Mon deuxième mois à Douala

Le rythme est plutôt régulier : en général c’est remise à niveau le matin et soutien scolaire l’après midi. La remise à niveau est consacrée aux enfants qui doivent être stabilisés. Ce sont les nouveaux du foyer, ils doivent attendre six mois minimum avant de pouvoir commencer ou continuer l’école. Le soutien scolaire, c’est de l’aide aux devoirs pour ceux qui vont à l’école.

Tout le reste du temps se passe à être avec les enfants, à échanger avec eux, à participer à leurs activités comme la pêche à la silure et à la carpe, l’élevage des lapins, l’abattage des poulets, l’entretien de la terre, les nouvelles plantations aux champs, etc.
Presque chaque jour certains élèves ont pris l’habitude de venir d’eux même pour étudier. Pour d’autres c’est beaucoup plus difficile…

Beaucoup ne comprennent toujours pas pourquoi je suis avec eux, pour eux ça leur paraît inconcevable que quelqu’un puisse donner de son temps sans gagner de l’argent en retour, ils n’y croient pas vraiment.

De nombreux enfants veulent entrer dans une secte en espérant devenir riche. C’est difficile pour eux de concevoir un avenir prospère en restant honnête.
Beaucoup d’enfants fuient le foyer. L’autre jour un garçon qui était déjà là il y a quelques années est revenu après être passé en prison. Il a promis qu’il avait changé, une semaine après il s’est enfui avec les poulets du Père.

Les enfants sont attachants, spontanés. Mais même celui qui semble le plus sage d’entre eux peut vous voler en deux secondes. Il faut donc les accompagner avec prudence et douceur.

La vie est difficile ici, chaque personne doit avoir plusieurs métiers pour survivre. Par exemple l’un des éducateurs après avoir surveillé les enfants allait vendre des brochettes juste à côté. Le professeur de la remise à niveau s’occupe aussi du travail dans les champs, de surveiller les enfants la nuit,…

J’ai passé un week-end à Kribi, au bord de la mer. Je logeais chez le père spiritain de là bas qui habite juste en face de la mer et des chute de la Lobé. Je me suis retrouvée dans un endroit paradisiaque, avec des cocotiers et des pêcheurs. Évidemment c’était aussi touristique… j’ai vu une femme blanche pour la première fois depuis mon arrivée !

Pour finir ces deux mois de mission, je suis allée à Yaoundé, la capitale, pour prendre mon avion.

Je suis heureuse d’avoir pu vivre ces deux mois de mission, ce n’était pas facile tous les jours mais j’ai énormément appris.

Mathilde – décembre 2019

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