Volontariat dans l’enseignement à Haïti

Pourquoi as-tu voulu partir comme volontaire ?

 

J’ai voulu partir pour découvrir d’autres horizons ! J’avais déjà fait une expérience d’une année en Europe de l’Est, mais en contactant Opération Amos je voulais rendre service en Afrique ou en Asie. Pas voyager comme une touriste !

 Et nous t’avons envoyé à Haïti, une petite île des Caraïbes ! Quelles y ont été tes activités ?

 

En fin d’année 2013, j’ai vécu durant deux mois et demi avec les Sœurs spiritaines à Montagne Lavoute au sud du pays. Mon activité fut de donner des cours de français, notamment d’aider pour la lecture, dans l’école des sœurs avec des enfants de 7-8 ans. J’ai aussi enseigné le français à des lycéens (de 15 à 25  ans !), un peu l’anglais et fait de l’initiation à l’informatique (clavier, traitement de texte) grâce à une demi-douzaine d’ordinateurs.

 

Quelle furent tes joies et surprises ?

 

 

J’ai apprécié le niveau des enfants du primaire de l’école des soeurs, mais le lycée public a des classes allant jusqu’à 90 élèves, ce qui, combiné à du matériel défectueux, rend impossible toute transmission réelle d’un savoir. J’ai été surprise par la différence de pédagogie où la méthode repose surtout sur de l’apprentissage par cœur et sur un grand respect du professeur, au détriment de tout échange un peu interactif. Demander son avis à un élève le laisse complètement abasourdi…

 

Quelle fut ta relation avec les sœurs ?

 

Très bien ! Je pensais que ce serait très sérieux, mais elles m’ont prise comme j’étais et j’ai vu qu’on pouvait discuter vraiment de tout ! J’ai eu plus de mal à me sentir seule blanche au milieu de noirs, ce qui détonnait un peu… et j’ai mis du temps à en prendre mon parti.

 

Finalement qu’as-tu appris ?

 

D’abord cela t’apprend la patience ! Ensuite je relativise davantage sur les difficultés. En France on râle beaucoup, depuis mon séjour là-bas j’y suis plus sensible et je trouve que c’est souvent déplacé.

En tout cas, je suis bien satisfaite de mon expérience !

 

Propos recueillis en février 2014 par Marc Botzung