Premières nouvelles de Madagascar
Chers amis, chère famille,
Après un atterrissage mouvementé à l’aéroport de Tananarive car l’avion a rebondi sur la piste et le pilote a du recommencer son atterrissage à cause d’une turbulence (explications de mon voisin, pilote chez Air France), j’ai été très bien accueillie par les soeurs, accueil touchant où chaque soeur que je croise me souhaite la bienvenue, s’informe, m’aide à découvrir la maison. Pour mon premier dimanche sur place, je suis allée à la messe en Français, chez les jésuites. Les gens chantent beaucoup plus qu’en France, à plusieurs voix, on les sens convaincus ! Dimanche soir, j’ai fait mon baptême de coupure de courant, à Tana, cela arrive de façon presque quotidienne. Les ouvriers arrêtent le courant pour protester contre le gouvernement, quelques heures par jour. Cela intervient de manière aléatoire dans la journée et lorsque cela arrive le soir, nous sortons bougies et lampes de poche. J’ai ainsi appris à travailler, lire, diner à la lueur de la bougie. Durant cette première semaine, la fenêtre de ma chambre donnait sur un arbre remplis d’araignées (ci-joint une photo pour avoir une petite idée de la taille) soi-disant inoffensives. Après une semaine de frayeurs, n’osant pas ouvrir la fenêtre, les soeurs m’ont gentiment changé de chambre Lundi j’ai découvert la clinique où mon stage se déroule, il y a une maternité, un service de chirurgie, un service de médecine, un service de réanimation et un de radiologie. Le premier jour a été rude, j’étais complètement perdue. Si à peu près tout le monde comprend et parle le français, spontanément ils parlent malgaches. Par exemple, le médecin modifie ses prescriptions et donne les consignes durant la visite, à l’oral, en malgache, ce sont les infirmières qui retranscrivent ensuite par écrit (et bien évidemment il y a des infos qui se perdent en route). A part ça les soins sont les mêmes qu’en France, ce qui change c’est le manque de moyens : très peu ici, cela a un impact sur l’hygiène et certaines manières de faire feraient hurler les infirmières françaises. Le matériel et les locaux utilisés ressemblent un peu à l’hôpital français d’il y a 50 ans. Brancard (regardez l’état des roues) Jeune sage-femme, Chariot de pansement Sœur aide-soignante préparant les compresses Inscription dans la salle où l’on effectue les radios Je suis actuellement dans le service de chirurgie. Chaque jour nous commençons notre journée de travail par une prière en équipe, dans le poste de soin. Je loge dans le bâtiment d’accueil de la communauté. Il y a donc beaucoup de soeurs de passage. Les jeunes soeurs qui viennent de prononcer leurs premiers voeux sont à Tananarive pour un mois de cours. Nous préparons une danse liturgique pour la Saint François d’Assises dimanche prochain. C’est assez amusant et les soeurs ont toujours le sourire aux lèvres. Nous allons danser le gloria et répétons assidument tous les soirs après la vaisselle du diner. Toutes les jeunes soeurs avant une répétition
Je découvre peu à peu la vie quotidienne à Madagascar, ici pas de lave-vaisselle, ni de lave-linge, et le gaz coûte cher donc la cuisine se fait au feu de bois. Étonnamment mon estomac résiste assez bien au riz plus que quotidien (midi et soir !). Heureusement les soeurs prennent du pain au petit déjeuner et gentiment la soeur hôtelière me prévoit un régime spécial de temps en temps, comme des frites, ce qui est presque un peu gênant. Toute la communauté est aux petits soins, se levant pour m’apporter de l’eau froide à table (les malgaches boivent beaucoup l’eau de cuisson du riz) ou des vaches qui rit (parce que je dois être nostalgique du fromage français). Un des bâtiments de la communauté ma chambre se trouve au niveau de la fenêtre de gauche tout au fond
C’est la fin de l’hiver à Madagascar donc pour l’instant il ne fait pas trop chaud et même presque un peu froid parfois. N’hésitez pas à m’envoyer des nouvelles par internet, entre deux coupures de courant, j’ai le wifi dans ma chambre ! Je vous embrasse tous très fort,
Florence, 26 septembre 2015
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