Premiers pas au Bénin
L’aéroport n’est pas très loin du centre-ville de Cotonou et les premières impressions de cette ville sont plutôt positives. Les gens ne nous dévisagent pas du tout, les routes sont en bon état, la voiture est propre et spacieuse. Il ne semble pas y avoir trop de misère. Par rapport à l’Inde, on se sent moins agressé par la population, les odeurs, la chaleur. En même temps, il est 21 heures passé, un dimanche. Bon accueilNous arrivons rapidement à l’endroit où nous passerons deux nuits à Cotonou. Il s’agit d’un foyer appartenant à des frères, qui accueille des voyageurs. Au deuxième étage, nous avons chacune une chambre, propre, bien équipée, fermant à clef, avec un grand lit, une douche et un ventilateur. J’ai été plutôt agréablement surprise du confort. J’avoue que, ne sachant pas à quoi m’attendre, je m’étais préparée à dormir sur le sol rugueux d’une case, au milieu des cafards et des cobras, avec un puits en guise de lavabo. Alors forcément, des draps propres et une moustiquaire furent d’autant plus appréciés. Après avoir monté les bagages, nous nous rendons chez les sœurs. Elles occupent plusieurs bâtiments encerclant une cour au milieu de laquelle trône une statue de Notre-Dame de Lourdes, haute en couleurs, dans sa grotte. Les sœurs nous offrent un bon repas, avec des crudités en entrée, ainsi qu’un plat de riz agrémenté d’un « jus d’oignon ».
Voyage en bus : ambianceNous partons le lendemain à Natitingou, par le bus de 7 heures. Au départ du bus règne un vaste chaos. Les voyageurs s’empressent avec des dizaines de bagages, les vendeurs proposent aux voyageurs de quoi se rassasier. Il est 6h30 et la ville est déjà complètement réveillée. Le bus part presque à l’heure. Les sœurs ont pris la meilleure compagnie, ATT, qui a des bus climatisés. Pour 8000 FCFA (un peu plus de dix euros), nous traversons le Bénin du Sud vers le Nord. Le trajet de 550 km prend environ 12h, le chauffeur ne fait pas de longues pauses. Il s’arrête dans plusieurs villes en chemin où des passagers descendent. Étant sortis des grandes villes, nous arrivons dans des villages où la pauvreté semble plus présente. Et avec elle, l’empressement des vendeurs à nous proposer leurs marchandises. Ils se bousculent à chaque arrêt du bus. Le chauffeur fait également de temps en temps des pauses dans des endroits moins fréquentés. Il arrête le bus et crie « arrêt-pipi! » La première fois nous avons explosé de rire, ce qui a donc fait rire les voyageurs autour de nous. Les Béninois ont le rire facile. La joie, l’absurdité, l’étonnement, laissent place à de grands éclats de rire. Ce n’est pas de la moquerie, c’est simplement une manière de faire remarquer à son interlocuteur que sa remarque ou son attitude était surprenante au vue du contexte. Et ils savent aussi bien rire d’eux-mêmes. Dans le bus, défilaient les uns après les autres des films africains, peut-être ivoiriens, ou nigérians. On y observe une véritable omniprésence des thèmes de la famille, du respect des anciens, de l’amour, de la richesse. Les héros évoluent dans des maisons superbes, dans des palais parfois, bien éloignés de la plupart des maisons que l’on trouve ici. Aurore, octobre 2014 |