Ombeline est rentrée début juillet de 3 mois au Congo. Elle était accueillie chez les sœurs spiritaines de Pointe Noire, pour un service à la Crèche et dans l’école primaire voisine. Elle donnait aussi des cours de Français à une religieuse Nigériane.
« Par mon observation et mon vécu durant mon séjour, je me suis rendue compte qu’au sein d’une relation, la perception, les interprétations et les exigences peuvent différer. Ainsi j’ai parfois remarqué un écart entre les attentes des sœurs et le résultat effectué par les maitresses. En dépit de cet écart j’ai constaté que les sœurs, au lieu de critiquer et de vouloir tout changer immédiatement essayaient de procéder par petits changements progressifs. J’ai trouvé cette façon de faire très intéressante et nécessaire dans un travail de groupe qu’il soit dans le milieu associatif ou professionnel.
En travaillant à la crèche et à l’école j’ai pu constater qu’il était très difficile de capter l’attention d’un enfant entre 9 mois et 5 ans. Pour stimuler ces derniers il faut constamment avoir des idées originales et ludiques et savoir se renouveler en permanence. Il faut non seulement une passion mais une ou des formations solides. Il est nécessaire de connaître la psychologie de l’enfant mais aussi de manière plus concrète d’avoir des compétences en art plastique, chants, poèmes… Il me l’avait été dit avant de partir mais j’ai pu au cours de mon séjour mesurer l’importance d’une formation dans un domaine précis afin d’être réellement efficient sur place. »
Sur le plan culturel j’ai beaucoup appris et été souvent surprise. Le rapport au temps est très différent de celui des occidentaux. Le délai, que ce soit lorsque l’on donne une heure de rendez-vous à un ami ou le délai entre la demande et l ‘accomplissement d’une tâche professionnelle est peu fiable. Mais contrairement à l’Europe ou ceci serait vu comme irrespectueux voire inacceptable cette attente est partie intégrante du mode de vie des Congolais. De même le rapport à l’argent diffère : la notion de gratuité m’a semblé peu présente. J’ai à plusieurs reprises constaté que même les plus petits services se monnayent. De plus les formules de politesses (merci, s’il te plait) ne sont pas automatiques. Il s’agit peut-être du comportement d’une minorité mais ceci m’a interpellée. Enfin, j’ai appris à prendre la distance nécessaire pour ne pas trop m’attacher notamment aux enfants et aux sœurs. Ceci est essentiel pour un bénévole afin de pouvoir s’investir pleinement dans sa mission tout en sachant partir au moment venu. Dans le sens inverse j’ai aussi appris à me détacher de ma famille et de mes amis afin d’être entièrement engagée dans ma mission.’
Une expérience spirituelle
« J’ai fait le choix de partir au sein d’Amos dans le but de vivre une expérience non seulement humaine mais aussi spirituelle. Concernant la pratique religieuse la beauté et la joie des célébrations, des messes et processions m’ont redonné l’envie de retourner de manière régulière à la messe. De plus participer au chapelet et aux vêpres quasiment tous les soirs m’a redonné le goût de la prière.
Suite aux nombreux échanges avec les sœurs ma vision de la vie religieuse a changé. Il me l’avait été dit lors de la formation mais j’ai pu vérifier par moi-même à quel point les sœurs étaient ouvertes, ancrées dans la réalité et proches des laïcs. Très loin du préjugé que j’avais d’une vie austère et isolée. Enfin, le fait de réentendre de la bouche des consacrées, à quel point la foi est un cheminement unique qui se vit à des rythmes différents pour chacun, m’a permis de me sentir plus libre vis à vis de l’expression de ma propre foi. »
Ombeline est revenue du Congo le 3 juillet. Un WE retour a eu lieu le 12-13 novembre