Bénin – Nos activités
Au Collège
Nous sommes au Bénin depuis maintenant une semaine. A Nati depuis 6 jours. Il nous semble avoir vécu là pendant un mois. Les sœurs nous intègrent tellement que nous nous sentons chez nous.
Les jours défilent sans se ressembler. Sœur Micheline nous a préparé un emploi du temps incluant les matières qui nous intéressent. Nous sommes présentées aux élèves et aux professeurs comme des stagiaires. Le collège Saint Augustin de Natitingou est situé à quelques centaines de mètres de la maison des sœurs. Il est composé de classes allant de la 6ème à la Terminale. Les petites classes sont les plus nombreuses, comptant jusqu’à 45 élèves. En effet, la qualité de l’enseignement a un coût élevé (110 000 FCFA/an en second cycle) et les parents ne veulent parfois plus payer si cher, une fois le brevet obtenu par leurs enfants. On trouve au lycée les filières A (littéraire), C et D (scientifiques). L’école a globalement de bons résultats, avec près de 50% de réussite au bac, comparativement avec la moyenne nationale. Les cours commencent à 7h, se terminent à 19h avec une pause entre 12h et 15h. Le lundi matin, toute l’école se réunit pour un grand rassemblement au milieu de la cour. Ils sont tous en uniforme, rassemblés par classes. Sœur Christiana anime une prière puis les élèves chantent leur hymne nationale tandis que deux d’entre eux hissent le drapeau.
Cours de sport
Mon premier cours fut un cours de sport. Arrivée sur le terrain de sport, je découvre les élèves en train de sarcler, armés de houe. En effet, le terrain n’ayant pas été utilisé de tout l’été, la végétation l’a envahi et chaque année, les classes se succèdent pour la nettoyer. Le professeur est ravi d’avoir une assistante, dans la mesure où il anime seul un niveau entier, soit deux classes, pendant trois heures. Les élèves ont une tenue réglementaire : le t-shirt de l’établissement, un short. Ils doivent également se munir d’un bandeau de couleur jaune, rouge ou verte selon l’équipe à laquelle ils appartiennent. Le professeur me dit que, faute de maillot, le bandeau sur leur tête leur permet de se reconnaître lors des matchs. Je suis aussi surprise par le fait que beaucoup sont en tongs. Il me dit qu’il ne peut pas forcer les élèves à acheter des baskets, donc qu’ils se débrouillent pieds-nus s’ils n’en ont pas. A la fin de la séance, il leur explique que le prochain cours sera consacré au lancer de javelot. Les élèves doivent donc d’ici là se fabriquer un javelot avec un bâton, qui leur permettra de s’entraîner. En effet, bien que l’école possède quelques javelots, ils sont réservés à l’évaluation.
L’internat
Au quotidien, nous participons à la vie des sœurs. Nous assistons à certains offices, partageons nos repas avec elles et cuisinons à l’occasion. Nous aidons aussi les filles de l’internat, en particulier pour les devoirs du soir. Elles sont nombreuses, de la 6ème à la Terminale. La masse de travail individuel à fournir est assez conséquente : les élèves apprennent systématiquement leurs leçons par cœur, au mot près, parfois malheureusement sans tous les comprendre. D’après les sœurs, les filles ont des conditions de travail idéal, dans la mesure où, contrairement à beaucoup d’écoliers, elles n’ont pas la cuisine, le ménage ou les petits frères à gérer en rentrant le soir. Je suis étonnée par l’heure tardive du coucher, 22h40, qu’elles dépassent souvent pour terminer leurs devoirs. Dans l’ensemble, elles sont studieuses et appliquées. Elles apprécient notre présence, nous appelant “tatâ”, grande sœur. Bien qu’encadrées par les sœurs, on sent chez elle un besoin d’attention, et une véritable reconnaissance à notre égard. Il m’est encore difficile de retenir leurs noms à toutes, Quitterie est bien plus douée que moi pour cela. Cela viendra sûrement avec le temps.
Aurore, octobre 2014